Les coulisses du documentaire « Des volcans et des hommes » en Nouvelle-Zélande

Arte diffuse une série de documentaires sur les volcans, dont deux épisodes tournés en Nouvelle-Zélande. Fort de leur expérience du pays et de l’organisation de voyages pour les médias, Antipodes Travel a été choisie pour aider l’équipe de tournage sur place. C’est ce qu’on appelle un fixeurYoann Feillet vous dit tout (ou presque !) sur les coulisses de ces deux épisodes diffusés en mars et avril 2019.

En quoi consiste le travail de « fixeur » ?

Le fixeur a un rôle multiple qui commence longtemps avant le début d’un tournage. C’est la personne qui va chercher les meilleurs intervenants, trouver les lieux de tournage ou suggérer d’autres endroits à la production. Il s’occupe aussi de la logistique sur place, d’obtenir toutes les autorisations pour filmer et de gérer de nombreux détails qui ont leur importance pour le bon déroulement d’une production.

Ensuite, une fois l’équipe de tournage sur place, le fixeur s’assure que tout se passe le mieux possible pour que l’équipe technique puisse se concentrer sur son travail. Le réalisateur n’a pas le temps d’aller chercher à manger à la dernière minute par exemple !
Le fixeur doit être rigoureux, avoir une grande capacité d’adaptation (quand les imprévus arrivent), et aussi connaître les contraintes de production.

Tournage dans le cratère de White Island ©Y.Feillet

Quels sont ces documentaires sur les volcans?

En 2016, nous avons été contactés par Arnaud Guérin, volcanologue, écrivain et photographe, car il recherchait un fixeur pour la Nouvelle-Zélande pour la série de documentaires sur les volcans du monde, produite par Arte. Nous avions déjà travaillé plusieurs fois ensemble, et avec Arnaud, on sort toujours des sentiers battus, alors on a bien sûr accepté le challenge pour les deux épisodes tournés en Nouvelle-Zélande !

Il y a 20 épisodes en tout, dont deux sur la Nouvelle-Zélande réalisés par David Perrier. La série s’appelle « Des volcans et des hommes ». Elle est présentée par Arnaud Guérin et sera diffusée sur Arte du 18 mars au 12 avril 2019 du lundi au vendredi à 17h35 et sur Arte.tv du 11 mars au 12 mai 2019.

Le 1er épisode intitué Nouvelle-Zélande : des trésors pour les hommes, sera diffusé le 2 avril et parle de géothermie. Le 2e épisode, Lacs volcaniques en terre maorie sera sur Arte le 11 avril et suit l’équipe scientifique du GNS au Mt Ruapehu.

Yoann, David (réalisateur) et Arnaud Guérin (volcanologue et présentateur)  devant le volcan Ngauruhoe

Comment se passe le travail de préparation ?

Il y a un très gros travail de préparation en amont. Plus il y a de travail au préalable, moins on a de soucis par la suite ! On a commencé par chercher les intervenants en suivant les critères de la production, puis vérifier les sites de tournage et comment y accéder. On a suggéré d’autres sites et apporter des idées (17 ans dans le pays, ça aide !).

Ensuite il a fallu s’occuper de la logistique au niveau des réservations de logements, de transport… Tout ce qu’on sait très bien faire car c’est notre travail quotidien depuis longtemps,. Ce n’était pas le plus difficile !

Les principales difficultés ont été d’obtenir les autorisations de tournage et ça peut prendre longtemps ! Pour certains sites, comme celui des chutes de Huka, nous avons dû recevoir le consentement de 5 groupes de familles maories différents avant de pouvoir ensuite faire la demande d’autorisation auprès du Department of Conservation !

Convaincre les tribus maories qui sont les gardiens spirituels du Mt Ruapehu (le plus haut volcan du pays) d’accéder en haut pour filmer n’a pas été facile car le sommet est particulièrement sacré. J’ai rencontré les Ngāti Rangi et les Ngāti Hikairo pour leur expliquer ce projet. Comme le thème de cette série est le rapport humain aux volcans, ils ont finalement autorisé cette séquence. Pour nous c’était un très grand privilège.

La régulation stricte de l’usage des drones n’a pas facilité la tache de l’équipe sur place. Et pendant le tournage, le plus difficile a sans doute été de jongler avec les caprices de la météo. Heureusement que nous avions prévu des journées de backup, ce qui nous a permis (et avec un peu de chance aussi) de tourner toujours sous le soleil !

Au bord du lac de cratère du Mt Ruapehu ©Y.Feillet

Comment s’est passé le tournage sur les volcans?

L’équipe de tournage est restée 10 jours sur place. Cela n’a pas été très facile pour elle au début à cause de la fatigue du voyage et du décalage horaire, mais ce sont des habitués et des professionnels qui se sont très vite concentrés sur leur travail. C’était en tout cas une super équipe, on s’est bien amusé et très bien entendu.

Les intervenants ont aussi été remarquables. Je pense en particulier à Vicky, la gardienne maorie de Mayor Island, Harald Esendam qui produit plus de 600 000 gerberas par an grâce à la géothermie, sans oublier les scientifiques du GNS (Geological and Nuclear Sciences) avec Agnès Mazot, Brad Scott, Greg Bignall et Michael Rosenberg, tous d’une gentillesse, d’une patience et d’un professionnalisme remarquables.

Tournage dans le volcan actif de White Island ©Y.Feillet

Quels ont été les moments forts du tournage en Nouvelle-Zélande?

Il y en a beaucoup ! Passer 8h sur le volcan de White Island avec Brad Scott, l’un des meilleurs volcanologues du pays, c’est une grande chance. Découvrir Mayor Island, une île peu connue et en plus en compagnie des gardiens maoris, c’est un privilège.

La séquence au sommet du mont Ruapehu a été un énorme soulagement ! Car elle a demandé une telle énergie et dépendait de tant de facteurs différents qu’il fallait un petit miracle pour qu’elle puisse se tourner au moment voulu. Jusqu’au dernier instant, alors que sur le plan logistique tout était sous contrôle, un changement de météo a failli me faire perdre tout espoir ! Mais non, on l’a fait et comme c’était le dernier jour de tournage, j’étais très ému lors de la redescente du volcan. Cette nuit-là, j’ai très bien dormi ! L’un des scientifiques que nous avons filmé autour du cratère, alors que l’hélicoptère procédait à des prélèvements du lac, m’a confié ensuite : « je crois qu’aucune TV de Nouvelle-Zélande n’a eu le droit de filmer ça avant vous ! ».

On aimait bien, en fin de journée, se retrouver autour d’un bon repas au resto (ou concocté par Arnaud !) en compagnie de Jason Duncan, notre data manager kiwi, qui s’occupait des sauvegardes des cartes mémoires. Il avait un rôle crucial mais pas très amusant, pourtant il avait toujours le sourire… surtout quand arrivait l’heure de l’apéro ! Alors on l’a surnommé « beers and nuts » 🙂 

Arnaud accueilli par Vicky, gardienne maorie de Tuhua (Mayor Island) ©Y.Feillet

Si tu étais un producteur de film, qu’est-ce que tu aimerais tourner en Nouvelle-Zélande ?

Difficile de répondre, mais je pense que j’aimerais tourner un film sur les premiers hommes et les premières femmes qui ont posé le pied en Nouvelle-Zélande. Quelle chance, quelle aventure et quel courage ! Et eux, ils n’avaient personne pour organiser leur séjour sur place !

Arnaud en compagnie d’Harald, producteur de gerberas grâce à la géothermie ©Y.Feillet

Découvrez vous-aussi les lieux du tournage des documentaires sur les volcans avec notre circuit Liberté de 14 jours dans l’île du Nord (personnalisable selon vos souhaits).

Yoann Feillet, photographe, guide et directeur d’Antipodes Travel.

Mars 2019.

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